Sobriété numérique

Vous l’avez certainement déjà entendu ou vu sur divers médias, le numérique à un impact écologique important, qui augmente significativement au fil des ans. Pour y remédier, il nous est proposé, par exemple, de limiter nos envois de courriels… Qu’en est-il vraiment ?

Même si le courriel a réellement un impact, celui-ci reste très modeste face à d’autres facteurs bien plus impactant, il s’agit alors d’une goutte d’eau dans l’immensité des impacts carbone du numérique, on peut même aller jusqu’à écrire insignifiant. Le combat est ailleurs. Voici ci-dessous les deux éléments du numérique les plus impactant.

Les terminaux

78 %, c’est l’impact des terminaux sur l’ensemble de la pollution numérique1

La cause la plus impactante, et de très loin, sont les terminaux ; l’acquisition et le remplacement d’ordinateurs, tablettes, ordiphones et écrans divers tels que les télévisions.
En effet, dans l’usage nous avons tendance à régulièrement les remplacer par des modules plus récents, pour diverses raisons :

  • l’obsolescence matérielle : la panne qui revient beaucoup trop chère si réparée par un professionnel, ou non réparable ;
  • l’obsolescence logicielle : des lenteurs, des incompatibilités de logiciels ;
  • l’obsolescence culturelle : le dernier modèle qui propose des fonctionnalités supplémentaires.
Illustration présentant trois terminaux : un écran d’ordinateur, une tablette, un smartphone.
Différents terminaux (Mocho Pixabay)

Pourtant, les terminaux sont des concentrés de matériaux difficilement exploitables, comprenant entre autres des terres rares. De ce fait, leurs conceptions impliquent un impact écologique mondial incommensurable, dont d’énormes mines ouvertes.

Illustration représentative de la quantité de métaux rares pour une mine excavée
Illustration représentative de la quantité de métaux rares pour une mine excavée (Dillon Marsh – Palabora)

Ces impacts, peu présents sur le territoire français, sont peu connus par les consommateurs ; les assembleurs et commerciaux se gardent d’évoquer cette face cachées du numérique.

Que faire ?

Des solutions peu connues et non marchandes existent. Des associations peuvent aider à réparer des pannes « simples », d’autres peuvent accompagner la migration vers des logiciels plus durables.

Enfin, il est important pour chacun·e d’être en capacité de remettre en question les marchandises qui vantent l’exceptionnel, une pratique mise en place par des sociétés commerciales proposant des techniques de captation bien rodées (Apple, Microsoft, Google…).

Les vidéos

Bien que moins impactant que les terminaux, la vidéo est aujourd’hui devenue la ressources la plus énergivores sur les réseaux. La subtilité est sa croissance continuelle et exponentielle au cours des années. On estime que 80 % des données transitant via Internet est de la vidéo2.

Low-definition, Haute définition, Full HD, 4k ; TNT, IPTV, Streaming.

Des termes techniques qui ne sont pas très parlants pour les néophytes, mais qui selon le choix des usages ont un impact sur la consommation des réseaux, et donc le numérique en général, bien différents.

Résolution vidéo

C’est la quantité de détails (en nombre de pixels) s’affichant en temps réel à l’écran. En principe, plus l’écran est grand, plus ces détails doivent être importants.

Illustration des différentes tailles des écrans du format SD au 8K
Résolution des écrans (commons.wikimedia.org)

Pour comparaison simpliste, une diffusion en 8K transitera 4 fois plus d’informations que du 4K, 16 fois plus que du Full HD, et 96 fois plus que du SD !

Pourtant, ces hautes résolutions, que sont 4K et 8K, sont d’une part inutile sur des écrans de petites tailles (ordiphones, tablettes), et d’autre part peu intéressants sur les écrans de moyenne taille (ordinateur, téléviseur de taille modeste).
Elles sont réellement utiles uniquement pour de grands écrans, et surtout pour les cinémas.

Que faire ?

Vidéo de la fête des associations de 2023 diffusé sur NewPipe, présentant trois résolutions de 480p à 1080p.
Possibilité de choisir la résolution via NewPipe

Lorsque des fonctionnalités sur vos supports le permettent, vous pouvez réduire la résolution de vos vidéos :

  • La qualité Full HD suffit souvent amplement sur des téléviseurs ;
  • La qualité « SD », couramment nommée 240p, est tout à fait suffisante pour des smartphones !

Diffusion des vidéos

La façon dont sont diffusées vos vidéos est une autre notion qui peut avoir un impact très faible ou très important selon la manière dont vous les consultez.

La TNT (Télévision numérique terrestre), est émise par une antenne locale sur les hauteurs de Malzéville, elle diffuse un unique flux sur l’ensemble des antennes hertzienne présentes sur les toits des maisons et immeubles à Vandœuvre et aux alentours. Que vous soyez 10 ou 30 000 à regarder la télévision par TNT, l’impact sera exactement le même : quasiment insignifiant.

Schéma diffusion méthode réseau point à point
Schéma diffusion méthode réseau point à point

En revanche, si vous visualisez des vidéos sur les chaînes fournis par votre FAI (fournisseur d’accès internet), comme Orange, Free, etc ; ou que vous visualisez des vidéos à la demande (VOD) comme Netflix, Amazon Prime Video, etc ; le flux sera multiplié par le nombre d’écrans diffusant les vidéos. Dans cette logique, 30 000 écrans diffusant ces contenus auront un impact 3000 fois plus important que si seul 10 écrans affichent ces contenus.

Que faire ?

Privilégiez la vidéo par l’antenne “râteau” !

Les actions locales

A Vandœuvre

La Commune œuvre au quotidien pour parvenir à réduire son impact écologique du numérique, par diverses actions :

  • Valorisation des logiciels libres, dont le système d’exploitation GNU/Linux, qui inhibent considérablement l’impact des obsolescences logicielles3 et culturelles ;
  • Valorisation du système d’exploitation Linux et dérivés tel que LineageOS (alternative à Android) pour limiter l’impact de l’obsolescence matériel, sur ordinateurs, tablettes et smartphones ;
  • Réutilisation de matériels informatiques à destination des écoles primaires (environ 300 ordinateurs dont 2 composants sont remplacés / additionnés, avec un impact à équivalence de 25 % d’un matériel neuf, soit 225 ordinateurs réutilisés restants. Cela représente 42519 kg CO2 selon l’ADEME.
    Puis mise à disposition des équipements, tels que des tablettes, pour des usages auprès du public.
Équivalence impacts pour 225 ordinateurs âgés de six ans réutilisés (https://impactco2.fr/comparateur)
Équivalence d’impact du réemploi de 225 ordinateurs âgés de six ans
  • Dons de matériels informatiques à des associations en capacité de les réutiliser efficacement ;
  • Auto-hébergement de la plateforme de vidéo en ligne PeerTube Vandœuvre, sur laquelle sont enregistrés des vidéos (principalement avec une résolution maximale en haute définition 720p). Cette plateforme propose par ailleurs des technologies supplémentaires permettant de diminuer la charge du serveur et des réseaux ;
  • Mise à disposition de tablettes tactiles aux Elus municipaux volontaires pour limiter l’impression papier ;
  • Mise en place de procédures pour limiter les impressions inutiles de papier dans les services, dont l’impression par défaut en noir et blanc.

Enfin, des animations sont régulièrement proposées au grand public :

Affiche de l'événement Installons Linux 2023
  • Sensibilisation à l’usage des logiciels libres via des ateliers sur divers thèmes : créations artistiques, usage utilitaire, expérimentations, etc.
  • Optimisation des terminaux, via des Install Partys (Linux) permettant de prolonger la durée de vie des ordinateurs là ou le système d’origine ne répond plus aux besoins.
  • Des ateliers de nettoyages numérique dans le cadre de la journée mondiale Digital Cleanup Day, qui ont pour but de sensibiliser sur le sujet via des actions palpables.

Les associations

Des associations locales se positionnent en partie sur ce sujet :

  • Vando’Libre : groupe d’utilisateurs de logiciels libres qui mettent à disposition des ordinateurs réutilisés auprès d’autres associations ; plus globalement, elle organise des animations ouvertes au public sur l’usage des logiciels libres.
  • La Fabrique des possibles : un tiers-lieu numérique qui questionne, entre autres, les usages en lien avec l’impact écologique.
  • L’Université populaire et participatif de Vandœuvre (UP²V) : elle propose des conférences et divers moments d’échanges sur cette thématique.

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