Rue Albert 1er
(1875-1934), Roi des Belges
Troisième roi des Belges, Albert, est né le 8 avril 1875 à Bruxelles.
Il a épousé, en l’an 1900, la duchesse en Bavière, Élisabeth De Wittelsbach, avec laquelle il a formé un couple populaire et résolument moderne pour l’époque, en partageant et en mettant en avant leurs visions humanistes. Malgré la neutralité de son pays, il a décidé, en 1914, de faire face aux attaques allemandes. C’est de cette époque qu’il deviendra une légende et sera surnommé « le Roi Soldat ».
Et c’est en assouvissant sa passion pour l’alpinisme qu’il trouvera accidentellement la mort, en 1934, le long de la vallée de la Meuse, en Belgique.
Rue Jeanne d’Arc
(1412-1431), Cheffe de guerre et sainte de l’Église catholique
« La Pucelle d’Orléans » est née à Domrémy, dans le département des Vosges, dans une famille de paysans aisés, le 6 janvier 1412.
A l’âge de 13 ans, elle aurait affirmé avoir entendu des voix l’encourageant à « bouter les Anglais hors de France » et à remettre le dauphin sur le trône. Déterminée, fière, courageuse et combattante, elle saura s’entourer des meilleurs guerriers de l’époque, dont le charismatique Gilles de Rais.
Sa victoire à Orléans sur les Anglais, suivi du sacre du roi Charles VII en la cathédrale de Reims en juillet 1429, en pleine guerre de Cent Ans, va changer le destin de la France.
Jeanne d’Arc sera finalement capturée par les Bourguignons en 1430, à Compiègne et vendue aux Anglais pour la somme de 10 000 livres. Son procès durera du 21 février au 23 mai 1431 dans le château de Rouen. Elle sera accusée d’hérésie sans preuves. Finalement, on lui reprochera de porter des habits d’hommes et d’avoir quitté la maison de ses parents sans leur autorisation.
Le 30 mai 1431, Jeanne d’Arc sera conduite au bûcher à l’âge de 19 ans. Ne désirant qu’aucun culte ne naisse suite à cette condamnation, le cardinal de Winchester a ordonné trois crémations pour qu’il ne reste plus rien du corps de la jeune Lorraine.
Son procès et sa condamnation ont été dénoncés et jugés nuls en 1456.
Rue Louis Barthou
(1862-1934), Journaliste et homme d’État français
Jean-Louis Barthou, de son vrai nom, est né le 25 août 1862, à Oloron-Sainte-Marie, dans le département des Pyrénées-Atlantiques, dans une famille modeste.
Après des études de droit à Bordeaux et à paris, il reviendra dans le sud-ouest de la France avocat inscrit au barreau de Pau. Passionné par le journalisme et féru de politique, il sera élu, dès l’âge de 27 ans, député des Basses-Pyrénées. De rencontres en fréquentations, il quittera la Chambre des Députés pour rejoindre le Sénat et sera également membre honorifique de la Société Nationale des Beaux-Arts en 1913. Et puis, gravissant les échelons de la société, il sera Ministre des Travaux Publics, Ministre de l’Intérieur, Président du Conseil des Ministres, Ministre d’État et enfin Ministre des Affaires Étrangères sous la présidence de M. Albert Lebrun et aura à cœur de défendre la France contre la menace nazie.
Alors qu’il accueillait le roi de Yougoslavie, Alexandre 1er, à Marseille, le 9 octobre 1934, il sera touché par balle à l’artère humérale lors de l’attentat visant ledit roi. Dans la précipitation et l’affolement, la blessure sera mal comprimée et le garrot prévu pour arrêter l’hémorragie n’a fait que l’aggraver. Jean-Louis Barthou décédera peu de temps après à l’âge de 72 ans.
Rue Victor Basch
(1863-1944), Philosophe français et président de la Ligue des droits de l’Homme
Victor Basch est né à Pest, en Hongrie, le 18 août 1863, dans une famille juive où le père est correspondant de presse. Elève passionné et doué, il suit les cours du lycée Condorcet à Paris, avant d’intégrer la Sorbonne. Au sortir de ses études, il devient professeur de philosophie et d’allemand à l’Université de Nancy jusqu’en 1887.
Foncièrement anticonformiste, il se bat contre l’accusation de trahison faite au capitaine Alfred Dreyfus et adhère, en 1898, à la Ligue Française pour la Défense des Droits de l’Homme et du Citoyen.
Sous l’Occupation, il fuit près de Lyon, en zone libre, avec sa femme, avec laquelle il a eu 5 enfants, mais ils se voient très vite recherchés par le régime de Vichy et repérés en 1944 par la milice de Lyon. Les époux seront abattus de plusieurs coups de feu le soir-même de l’arrestation, le 10 janvier.
Rue Antoine Biancamaria
(1923-1959), Officier de l’infanterie coloniale française
Fils d’officier dans l’armée française, Antoine Biancamaria est né à Avignon, dans le département du Vaucluse, le 23 janvier 1923.
En digne de fils de son père, il s’engage dans l’infanterie coloniale, en 1943. Vaillant militaire, il part en Indochine, en 1946, où il est blessé deux plus tard.
Affecté au 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine en 1957, il sera tué au combat, durant la guerre d’Algérie, le 11 février 1959, à l’âge de 36 ans.
Rue Georges Bizet
(1838-1875), Compositeur français
Alexandre César Léopold Bizet, de son vrai nom, est né à Paris, le 25 octobre 1838.
C’est son père, ancien coiffeur reconverti en professeur de chant, et sa mère, pianiste, qui l’initient à la poésie de la musique. Doué, il entre au Conservatoire à l’âge de 9 ans et obtient un premier prix à l’âge de 13 ans ! Il ne cessera alors d’enchaîner les prix : prix de piano, d’orgue et de fugue et le célèbre prix de Rome.
C’est dans la commune de Bougival, dans les Yvelines, au calme, qu’il compose l’opéra-comique Carmen, adapté de la nouvelle de Prosper Mérimée, en 3 mois de travail sans répit.
Fait chevalier de la Légion d’honneur en 1875, il sort bouleversé de la première représentation de son œuvre, la même année, lourdement critiquée. Cette œuvre, plus tard, deviendra un chef-d’œuvre lyrique.
Il meurt d’un infarctus, dans sa maison au bord de la Seine, le 3 juin 1875, à l’âge de 36 ans, laissant une centaine d’œuvres musicales. Son tombeau est réalisé par Charles Garnier, l’architecte de l’Opéra. Ce tombeau est surmonté d’une lyre de bronze symbolisant la passion de la musique qu’animait Georges Bizet.
Rue Léon Blum
Léon Blum est né à Paris, dans le quartier du Marais, le 9 avril 1872, dans une famille juive originaire d’Alsace, tenant un commerce de rubans et de soieries. Après s’être essayé aux études de lettres, il leur préfère finalement celles de droit et décroche sa licence à l’âge de 22 ans. Député, puis vice-président et président du Conseil des Ministres, Ministre du Trésor, Ministre des Affaires Étrangères, il devient en 1946, Président du Gouvernement provisoire de la République française, sous la présidence de M. Vincent Auriol.
Il sera le fer de lance du Front Populaire en devenant le président de son Conseil de 1936 à 1938 et donnera d’importantes avancées sociales aux Français.
Il meurt d’un infarctus, à l’âge de 77 ans, le 30 mars 1950, dans la maison près de Versailles.

Rue Jacques BREL
(1929-1978), Auteur-compositeur-interprète, poète, acteur et réalisateur belge.
Jacques Romain Georges BREL est né à Schaerbeek, en Belgique, près de Bruxelles, le 8 avril 1929, dans une famille d’industriels.
A l’école, il excelle dans le français et le dessin mais aime à faire le pitre, à se rebeller, à rêver. Cela lui vaudra de redoubler sa 6e, sa 4e et se faire renvoyer du collège à l’âge de 17 ans !
Il apprend le piano, tout seul, en écoutant sa mère en jouer et s’achète sa première guitare pour ses 16 ans. Ne désirant pas suivre le chemin tout tracé par son père et travailler dans la cartonnerie, il s’imagine artiste, cordonnier ou pourquoi pas éleveur de poules. C’est en passant par les cabarets de Bruxelles qu’il s’essaye à la chanson, prenant soin de se produire sous un pseudonyme pour ne pas heurter son père. Dans ces cabarets, et contre l’avis de sa famille, il va faire ses classes et rencontrer celle qui deviendra son amie, Barbara.
Il s’installe alors à Paris avec la volonté de faire chanter ses chansons par quelqu’un mais personne ne veut de ses textes. C’est ainsi qu’il devient chanteur et commence à gagner sa vie. De galères en misères, il finit par sortir son premier 33 tours en 1955, à l’âge de 26 ans. L’année suivante paraît son premier grand succès, Quand on n’a que l’amour et c’est en 1967 qu’il rejoint la grande famille du cinéma avec le film Les Risques du métier.
Passionné par la voile, il l’est aussi par l’aviation et devient pilote qualifié en 1970 alors qu’il tout juste 41 ans.
En 1973, il décide de partir, avec sa compagne Maddly, pour un voyage au long cours, un tour du monde de 3 ans, qu’il interrompt rapidement souffrant d’une douleur dans la poitrine. Le verdict tombe : cancer des poumons. Opéré à Bruxelles, il décide de se retirer, pour sa convalescence, dans les îles Marquises, loin de toute agitation médiatique. En 1978, victime d’une récidive de son cancer, il revient en France pour se soigner mais décède d’une embolie pulmonaire massive le 9 octobre 1978, à l’âge de 49 ans. Aujourd’hui, il repose au cimetière d’Atuona, aux îles Marquises, près de Paul GAUGUIN.

Rue Pierre BROSSOLETTE
(1903-1944), Journaliste, homme politique et résistant français
Pierre BROSSOLETTE est né à Paris, dans le 16e arrondissement, le 25 juin 1903, d’un père inspecteur de l’enseignement primaire et d’une mère directrice de l’enseignement secondaire. Diplômé de l’École Normale Supérieure, et nommé officier de réserve, il exécute sans conviction ses devoirs militaires et épouse, durant ses obligations, Gilberte BRUEL, qui deviendra plus tard, la première femme sénateur en France.
Franc-maçon initié à la loge Émile ZOLA, il se présente aux élections cantonales, en 1934, sous l’étiquette du Front populaire en suivant, avec ferveur, les idéaux d’Aristide BRIAND.
Il sera mobilisé au début de la Seconde Guerre mondiale et sera tout particulièrement hostile au régime de Vichy. De là, va naître chez lui, et chez sa femme, un sentiment puissant de résistance. Dans la nuit du 27 au 28 avril 1942, il se rend en Angleterre pour rencontrer Charles de GAULLE, en sa qualité de représentant de la Résistance. De fuites en voyages, il s’engage dans les FFL, les Forces Françaises Libres, et devient le porte-voix à Londres des combattants de l’ombre.
C’est le 3 février 1944, dans une ultime fuite, par bateau cette fois, où il devait rallier l’Angleterre à la France, que le Jouet des Flots, la frégate dans laquelle il faisait le voyage, s’échoue près de la pointe du Raz. Lui et ses compagnons de fortune seront dénoncés par une collaboratrice quelques semaines plus tard et transférés au quartier général de la Gestapo, à Paris. Là, après plusieurs jours de torture, et profitant de la pause-déjeuner de son gardien, il saute dans le vide et succombera à ses blessures le 22 mars 1944 à 22 heures.
De toute sa captivité, il n’aura jamais parlé et n’aura donné qu’un nom, le sien.
Rue du Docteur Albert CALMETTE
(1863-1933), Médecin et bactériologiste militaire français.
Albert CALMETTE est né à Nice le 12 juillet 1863.
Élève à l’École de médecine navale de Brest, il fait ses premières armes à Hong Kong où il se spécialise dans le traitement contre la malaria.
Tour à tour, et avec une incroyable foi en une science nouvelle, il exerce à Saint-Pierre-et-Miquelon, au Gabon, au Congo où il poursuit ses recherches sur la malaria et se lance dans l’étude de la maladie du sommeil et la pellagre, une maladie due à la malnutrition.
Fondateur de l’Institut Pasteur de Saïgon, première filiale de celui de Paris, il organise la production de vaccins contre la rage, la variole et la tuberculose (dont les recherches s’étaleront sur plus de 25 ans – et dont on retiendra le vaccin bilié de CALMETTE et GUÉRIN, le célèbre vaccin BCG), s’intéresse à la toxicologie, à l’étude des venins et poisons.
A Porto, en 1899, il est chargé de missions lors de l’épidémie de peste bubonique et n’aura de cesse de créer dans le monde, des Instituts.
Durant la Première Guerre mondiale, il organise les hôpitaux militaires auxiliaires et sera nommé, en 1917, sous-directeur adjoint de l’Institut Pasteur de Paris.
Il meurt le 29 octobre 1933 à l’âge de 70 ans, à Paris.
Rue Jacques CALLOT
(1592-1635), Dessinateur et graveur lorrain
Jacques CALLOT est né à Nancy, en 1592.
11e enfant de Jean Callot, premier héraut d’armes de Lorraine, Jacques montre dès l’âge de 8 ans, un véritable talent pour le dessin et le coloriage.
Passionné par l’art, il décide, tout juste âgé de 12 ans, de partir en Italie, à pied, à Florence et revient en France, à 15 ans, auréolé et riche.
Épaté par les compétences de son fils, Jean Callot l’envoye étudier la gravure… en Italie où il devient vite le protégé de Cosme II de Médicis dont la grande famille a pour passion d’encourager les savants – à l’instar de Galilée – et les artistes.
C’est sur la volonté de Charles de Lorraine qu’il rentre en France, en 1621, où il va définitivement s’installer, à Paris dans un premier temps, à Nancy, dans un second temps.
Passé maître dans l’art de l’eau-forte, il aime les images bien nettes et les encrages profonds valorisant ses nombreux personnages.
Animé d’une volonté de faire découvrir les richesses italiennes à sa famille, il décide de retourne goûter à la Dolce Vita mais sera contraint d’annuler son voyage, souffrant d’un cancer de l’estomac qui l’emportera le 24 mars 1635 à l’âge de 43 ans.
Rue Sadi CARNOT
(1837-1894), Homme d’État français – Président de la République française de 1887 à 1894
Marie François Sadi CARNOT est né à Limoges, dans le département de la Haute-Vienne, le 11 août 1837, dans une famille bourgeoise où la célébrité était de mise : grand-père physicien, mathématicien, révolutionnaire et ami de Robespierre, père homme politique, et oncle physicien réputé.
Après des études brillantes à l’École des Ponts et Chaussées, il devient ingénieur en chef avant de se consacrer à la politique en étant élu député de la Côte-d’Or.
Préfet de l’actuelle Seine-Maritime, en Normandie, puis Ministre des Travaux Publics, il est nommé, en 1880, à l’âge de 43 ans, Ministre des Finances avant de devenir, 7 ans plus tard, le 4e président de la Troisième République, succédant ainsi à Jules GRÉVY, démissionnaire.
Sous son mandat, il inaugurera, outre le centenaire de la Révolution, l’inauguration de l’Exposition Universelle de Paris et la Tour EIFFEL, en mai 1889.
En refusant de gracier l’anarchiste Auguste VAILLANT, auteur d’un attentat commis à la Chambre des Députés, Sadi CARNOT est pris pour cible et sera victime, le 24 juin 1894, d’un coup de poignard porté par l’anarchiste italien Sante CASERIO.
Il est mort le lendemain, des suites de ses blessures, à l’âge de 57 ans et est, à ce jour, le seul Président de la République entré au Panthéon.
Emmanuel CHABRIER
(1841-1894), Compositeur français
Né le 18 janvier 1841, à Ambert, dans le Puy-de-Dôme, Emmanuel CHABRIER a commencé le piano très jeune, à l’âge de 6 ans.
Tout en continuant de prendre des leçons de piano et de violon, il suit des études de droit car son père, avocat, refuse de le voir partir dans une carrière musicale.
Installé à Paris où il travaille au ministère de l’Intérieur, il fréquente Paul VERLAINE – qui lui écrira deux livrets pour des opérettes, Émile ZOLA et Alphonse DAUDET, mais aussi Auguste RENOIR, Claude MONET et Édouard MANET dont il collectionnera les tableaux. Lui qui hésitait entre la peinture et la musique, il se plait dans cette vie de bohème artistique effervescente, aux revers démoniaques.
C’est en 1880, à l’âge de 39 ans, qu’il décide de tout quitter pour ne se consacrer qu’à la musique.
Malheureusement, à peine dix ans plus tard, il sera rattrapé par des problèmes financiers et sa santé déclinera très rapidement
Il décèdera le 13 septembre 1894, à Paris, à 53 ans, d’une paralysie générale.
Rue Gustave CHARPENTIER
(1860-1956), Compositeur français
D’un père boulanger, Gustave CHARPENTIER est né le 25 juin 1860 dans la maison de ses grands-parents à Dieuze, lorsque celle-ci appartenait au département de la Meurthe – actuelle Meurthe-et-Moselle.
Suite au Traité de Francfort signé à la fin de la guerre franco-prussienne, en 1971, il s’installe à Tourcoing avec sa famille ; cette dernière refusant catégoriquement de vivre sous le gouvernement allemand.
Là, remarqué par ses talents de violoniste et d’harmoniste, la ville lui offre une bourse, sous la forme d’une pension annuelle, pour entrer au Conservatoire de Paris et poursuivre ses études. Envoûté par les charmes de Montmartre et rebelle à toute forme d’autorité, il quittera quelques temps le Conservatoire avant d’y revenir, assagi, et décrochera le prix de Rome en 1887 à l’âge de 27 ans.
Passionné par les questions sociétales, il a eu à cœur de fonder un Conservatoire populaire, baptisé « Mimi PINSON » en hommage à l’héroïne d’Alfred de MUSSET, uniquement destiné aux jeunes filles issues des milieux ouvriers et accessible gratuitement.
Promu Officier de la Légion d’Honneur en 1912, puis Commandeur en 1930 et enfin, Grand Officier en 1950, créateur de l’opéra dit « en prose », il meurt le 18 février 1956 à l’âge avancé de 96 ans, à Paris.
Rue François-René CHATEAUBRIAND
(1768-1848), Écrivain romantique, mémorialiste, grand voyageur et homme politique français
François-René, vicomte de CHATEAUBRIAND, est né à Saint-Malo, le 4 septembre 1768, dans une famille noble mais ruinée. Cadet de dix frères et sœurs, il est élevé par les domestiques et hésite au moment de choisir sa voix : soldat ? marin ? prêtre ?
De ses voyages en Amérique, Angleterre, Turquie, Espagne, Égypte et Afrique du Nord, il rapporte énormément de notes qu’il utilisera, plus tard, dans ses livres. Après la Révolution, il s’oppose à Napoléon et se retrouve, de ce fait, contraint à l’exil en Angleterre. Il revient en France avec Louis XVIII, devient ambassadeur, puis ministre des Affaires Étrangères tout en publiant régulièrement des textes dans Le Mercure de France. C’est dans cette revue qu’il va publier son premier succès, Atala.
Considéré comme le premier écrivain romantique, il est surtout connu pour ses Mémoires d’Outre-tombe, écrites durant plus de 40 ans, contenant de puissantes et profondes réflexions politiques, et publiées, selon ses volontés et en accord avec sa maison d’édition, après son décès.
Retombé en enfance, à la fin de sa vie, ne comprenant plus ce qui l’entourait et dépourvu des sens, il s’est éteint chez lui, à Paris, le 4 juillet 1848, à 80 ans. Ses cendres ont été déposées, suivant son désir, face à la mer, sur le rocher du Gran Bé, en face de Saint-Malo.
Rue Georges CLÉMENCEAU
(1841-1929), Homme d’État français – Président du Conseil de 1906 à 1909 et de 1917 à 1920
Georges CLÉMENCEAU, né le 28 septembre 1841 à Mouilleron-en-Pareds (Vendée) a suivi les traces de son père en devenant médecin. Après des études à Nantes et Paris, il s’est rapidement impliqué dans la politique et, à l’âge de 24 ans, est devenu docteur en médecine. Il est ensuite parti aux États-Unis, durant 5 ans, pour étudier la Constitution. De retour en France, il a participé à l’insurrection parisienne et a été élu maire de Montmartre, député de la Seine, conseiller municipal de Paris, et député du Var.
Surnommé “Le Tigre” pour son opposition farouche à la politique coloniale de Jules FERRY et sa fermeté face au crime, Georges CLÉMENCEAU a été ministre de l’Intérieur et a combattu les mouvements de grève avec acharnement. Après une défaite électorale en 1893, il est retourné au journalisme, collaborant à plusieurs journaux et publiant le célèbre article “J’accuse” d’Émile ZOLA en faveur de l’officier d’artillerie française, Alfred DREYFUS.
En 1902, il est devenu sénateur du Var et a ensuite été ministre de l’Intérieur puis Président du Conseil de 1906 à 1909. Il a institué le Ministère du Travail et fait voter des lois importantes sur le repos hebdomadaire, la journée de 10 heures, et les retraites ouvrières, tout en réprimant durement des grèves. Après avoir été renversé, il a fondé le journal L’Homme Libre, devenu L’Homme Enchaîné en 1914 à cause de la censure.
En 1917, Raymond POINCARÉ l’a rappelé pour être Président du Conseil. Georges CLÉMENCEAU a alors pris des mesures décriées mais s’est vite rendu populaire en visitant les tranchées. Il a fait confiance au Maréchal FOCH et a été intraitable avec l’Allemagne lors de la Conférence de la Paix. Candidat à la présidence de la République en 1920, il a été battu par Paul DESCHANEL et s’est retiré de la vie publique, partageant son temps entre Paris et sa maison en Vendée, où il a continué à écrire. Il est décédé le 24 novembre 1929 à Paris. Une légende dit qu’il a été enterré debout, tourné vers la « ligne bleue des Vosges » à moins que ce ne soit pour défier l’Église catholique.